Dans Onitsha, la pluie marque le début et la fin du séjour de la famille en Afrique. Dans les deux cas, la pluie provoque boue et violence. Non seulement la pluie arrive chaque soir, elle provoque « des traces sanglantes dans le ciel, des déchirures. Ensuite, très vite, le nuage noir remontait le fleuve, chassant devant lui les vols d’ibis encore éclairés par le soleil, » (69). Elle arrive de l’ouest en forçant des oiseaux indigènes à s’enfuir exactement pareil que les tribus locales face aux colons. La « couleur de sang » de la pluie fait émerger violence de ce phénomène qui est autant difficile à combattre que les forces de la nature.  Cette fuite c’est la même que celle du peuple Meroë qui cherche un refuge de la violence des autres groupes Nord-Africains. Dans ce contexte, la pluie incarne cette transformation violente : « Tout était pris, disparaissait dans l’eau du ciel, l’eau du fleuve, tout était noyé, » (70). La pluie marque la division entre les africains et les européens. Quand il pleut, les enfants indigènes sortent en jouant et en criant dans la rue alors que Maou se refugie dans la cuisine et compte les secondes entre la lumière et le bruit des éclairages pour se calmer. Chez Fintan, la pluie marque la transformation. Il a commencé son histoire avec Maou dans la cuisine pendant les orages, mais il se termine « comme les [autres] enfants… Jamais il ne s’était senti aussi libre, aussi vivant, » (262).  Peut-être le comportement de Maou envers lui quand il rentre reflète le rapport colonial. Cette scène représente un des seuls moments où Maou punit son fils et lui fait mal, quelque chose que Fintan trouve confus et troublant. De cette manière, la pluie sert à encadrer les transformations personnelles et physiques de l’Afrique la veille des grandes crises coloniales. |